Et si la célèbre BD de KC Green, devenue symbole du déni face à l’urgence climatique, résonnait aussi avec une autre réalité, plus silencieuse mais tout aussi alarmante : la précarité énergétique dans nos logements ? En 2013, son petit personnage, Question Hound, assis dans une pièce en feu, répétait « Tout va bien » (“This is fine”) alors que les flammes l’entouraient. Aujourd’hui, cette image prend une dimension nouvelle : celle de millions de ménages qui, malgré des conditions de logement indignes, continuent de vivre dans des passoires thermiques, comme si c’était une fatalité.

Une référence populaire sur le déni

En 2013, le dessinateur KC Green sort une bande dessinée en 6 cases “On fire”, devenue célèbre sur le web, notamment pour ses deux premiers dessins.

On y découvre le personnage d’un petit chien, Question Hound, assis sereinement dans une salle en proie aux flammes. « Tout va bien. Je suis en accord avec les évènements qui se déroulent actuellement. C’est bon, les choses vont bien se passer« , affirme Question Hound, avant de commencer à fondre dans les dernières cases.

Depuis, la BD de KC green est devenue célèbre : elle est aujourd’hui très largement reprise et déclinée dans le monde entier, notamment pour dénoncer l’absence de réponse politique devant le dérèglement climatique.

C’est sur cette inspiration qu’Énergie Solidaire, avec l’accord de KC Green, à choisi de dénoncer un autre fléau, à la fois social et environnemental : la précarité énergétique.

Une campagne portée sur le logement

Dans la version d’Énergie Solidaire, le personnage Question Hound est assis dans différents espaces portant les stigmates de la précarité énergétique : un mur dégradé, une menuiserie recouverte de moisissure, un salon trop humide ou encore une salle de bain détériorée.

Une fois de plus il exprime “This is fine”, “Tout va bien”. Mais dans les visuels suivants, il vient pointer du doigt l’acceptation de conditions de vie qui ne devraient pas être acceptables.

Vivre dans un logement passoire, mal isolé, mal chauffé, mal ventilé ne devrait pas être acceptable.

Vivre dans un logement sain et digne, avec des températures décentes et des niveaux de factures d’énergie acceptables devrait être la norme pour toutes et tous.

Sensibiliser à la rénovation

La trêve hivernale, du 1 novembre au 31 mars, est généralement très attendue par les associations et ONG de défense des droits au logement et de lutte contre l’habitat indigne. Répit pour les personnes précaires, elle les protège pendant 150 jours des réductions de puissances d’énergies (seulement pour les bénéficiaires du chèque énergie), des coupures d’énergies, et des expulsions.

Bien que bénéfique en ces points, elle n’en demeure pas moins temporaire, et surtout passive : malgré cette “protection” éphémère, aucune action spécifique n’est menée, en complément, pour améliorer durablement les conditions de vie dans le logement.

Il existe bien des aides ponctuelles pour payer les factures d’énergies, mais elle ne constituent pas un soutien durable favorisant une amélioration réelle de la situation des publics précaires.

La rénovation comme feuille de route

Pour lutter durablement contre la précarité énergétique dans le logement, la solution la plus efficace et reconnue par les expert⋅es demeure la rénovation complète et performante. Cela permet, entre autres, de maintenir une température stable tout au long de l’année, de réduire la dépendance aux systèmes de chauffage, donc de réduire les factures d’énergies.

Énergie Solidaire plaide donc pour faciliter l’accès à la rénovation performante des logements, et plus particulièrement des plus modestes.

Cela doit passer par :

davantage d’aides financières dédiés à la réalisation des travaux d’ampleur,
la simplification des démarches afin d’en faciliter l’accès,
la mise en place d’un accompagnement personnalisé, et sur la durée, des bénéficiaires et de leur projet de rénovation.

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