Des difficultés financières qui s’aggravent

Après cette année de crise sanitaire, les Français ont davantage de difficultés financières, ce qui se répercute sur leur alimentation : 30% ont des difficultés à se procurer une alimentation saine permettant de faire 3 repas par jour. La précarité énergétique dans la mobilité semble aussi augmenter : 30% des  Français ont des difficultés à payer leurs frais de transport (essence, abonnements de transports en commun). Il est également inquiétant de constater que cette baisse des ressources financières s’accompagne d’un risque pour la santé des ménages : pour 29% d’entre eux, il est difficile de disposer d’une mutuelle santé.

Ces difficultés financières amènent les ménages à des situations impossibles : 20% des Français sautent certains repas par manque de moyens, et c’est encore plus important chez les moins de 35 ans (34%). Surtout, c’est 6 points de plus qu’en 2020 ! Egalement, on constate une augmentation depuis 2020 des personnes qui se restreignent sur la quantité de ce qu’elles mangent (+2 points).

Lorsque les enquêteurs ont demandé aux répondants s’ils connaissent une personne proche qui leur semble être en situation de pauvreté, 55% ont répondu oui. Donc plus de la moitié des Français ont une personne proche en situation de pauvreté ! C’est énorme.

Vivre sous le seuil de pauvreté, un combat de tous les jours

Lorsque l’on regarde les Français sous le seuil de pauvreté, ils sont 64% à se dire qu’ils ne savent pas sur quelles dépenses faire des compromis. Car ils ont déjà réduit tout ce qui pouvait l’être. Alors que cela ne concerne que 40% de l’ensemble des Français – ce qui est déjà beaucoup. Les personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont également 55% à être en découvert souvent ou parfois à la fin du mois et 47% à l’être souvent ou parfois dès le 15 du mois.

Enfin, si 19% des Français ont souvent ou parfois peur de perdre leur logement, c’est le cas de 37% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Ce chiffre est inquiétant, bien que la trêve hivernale évite les expulsions de locataires de novembre à fin mars.

Pauvreté et précarité énergétique : quel lien ?

Si toutes les personnes précaires ou vivant sous le seuil de pauvreté ne sont pas en précarité énergétique, un lien entre les deux phénomènes peut être fait.

En effet, pour mesurer la précarité énergétique l’un des indicateurs est le taux d’effort énergétique, c’est-à-dire dépenser 10% de son budget pour son énergie. Lorsque l’on voit les situations impossibles dans lesquelles sont les personnes précaires, on comprend bien que l’énergie peut peser beaucoup – trop. Se retrouver face au choix entre se nourrir et se chauffer n’est pas acceptable !

Les factures énergétiques des ménages qui se chauffent au gaz vont également augmenter : en septembre le tarif réglementé du gaz a augmenté de 8,7% et en particulier de 9% pour les ménages se chauffant au gaz. Les dépenses vont donc augmenter alors que l’hiver s’approche. Espérons que les conséquences ne soient pas aussi graves que ce que l’on peut imaginer.